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BENOIT (P.). Kœnigsmark. Paris, Albin Michel [Librairie générale française], collection « Le Livre de poche », 1952, petit in-12, broché, couverture illustrée et pelliculée d'éditeur.

Le premier volume de la collection « Le Livre de poche ».

Kœnigsmark, premier roman de Pierre Benoit (1886-1962), publié en 1918, et L'Atlantide, parue l'année suivante, placèrent d'emblée leur auteur parmi les écrivains en vogue. Passé de peu à côté du prix Goncourt 1918, Kœnigsmark est l'un des plus importants succès de librairie de l'entre-deux-guerres.
En 1953, le titre est choisi pour inaugurer la collection « Le Livre de poche » ; cinquante ans plus tard, près d'un million d'exemplaires de Kœnigsmark auront été vendus, dont 870 000 dans la seule collection du Livre de poche.

Le Livre de poche : un phénomène de société.
Dans le contexte de la crise du livre surgie en 1949, s'inspirant de ce qui existe déjà en Angleterre, chez Penguin, ou aux USA, chez Simon & Schuster, Henri Filipacchi, avec l'aide de Guy Schoeller, crée la première collection française de livres de poche. Il parvient à convaincre des éditeurs tels qu'Albin Michel, Calmann-Lévy, Grasset ou Gallimard de s'associer au projet au sein de la Librairie générale française. Le principal objectif est de répondre à la demande populaire et estudiantine d'un livre bon marché. Le choix des textes parmi des titres connus dans les fonds de plusieurs éditeurs, leur publication in extenso, le façonnage peu coûteux du livre, son prix très attractif, une présentation moderne (la couverture emprunte à l'affiche de cinéma), un marketing offensif et la puissance commerciale du réseau de distribution Hachette assurent très vite à ce nouvel objet de consommation un succès retentissant. Dès 1955, les collections Pratique, Classique, Policier voient le jour. Le Livre de poche devient rapidement un fait de société, provoquant au passage quelques critiques. Certains auteurs dénoncent une banalisation de leur œuvre et voient dans ce phénomène la création d'une sous-culture. Non sans provocation, Sartre lui-même, dans Les Temps modernes, s'interroge : « Les livres de poche sont-ils de vrais livres ? Leurs lecteurs sont-ils de vrais lecteurs ? » Malgré cela, la concurrence s'engouffre bientôt dans la brèche de ce nouveau marché : Flammarion crée « J'ai lu » en 1958, les Presses de la Cité « Presses Pocket » en 1962 et Gallimard, après s'être retiré de la Librairie générale française, lance « Folio » en 1972. Aujourd'hui, avec près d'un milliard de volumes vendus depuis sa création, Le Livre de poche demeure la première collection de poche française.

Exemplaire de première émission portant le dépôt légal à la date du 3e trimestre 1952 et le numéro d'édition 8763-9-1952.
Les contre-plats de la couverture offrent un semé d'étoiles grises et du chiffre LP alternés, caractéristique des premières éditions de la collection.

Il est préservé dans une chemise-étui de Devauchelle.

Dimensions : 165 x 108 mm.

 

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Illustrations

  • BENOIT (P.).
  • BENOIT (P.).