BRETON (A.). Les Vases communicants. Paris, Les Cahiers libres, 1932, in-12, plats de veau corail mosaiqués d'une grenouille gris pâle, dos lisse de même peau, doublure et gardes peintes, couverture et dos, tête dorée ([Lucienne Thalheimer]).

ÉDITION ORIGINALE.

Exemplaire enrichi d'un envoi autographe d'André Breton à Lucienne Thalheimer, sa relieuse et celle de ses amis :

À Lucienne Thalheimer

en souvenir de La Baule

ce livre dont elle a su

si bien accentuer

le caractère amphibie

de tout coeur

son ami

André Breton.

Une reliure dessinée à l'occasion d'un exposition organisée par André Breton à la galerie Maeght.

« Mon matériel se compose de feuilles fossilisées, de peaux de poissons et de batraciens, de pierres, de ces agathes chères à André Breton [...]. Après la guerre, André Breton fit avec ses amis une exposition à la galerie Maeght. Conviée à y participer, j'acceptai aussitôt cette chance qui m'était offerte. Je présentai un livre sur André Masson [...]. J'avais également relié Les Vases communicants (fig. 1) d'André Breton en veau orange [...]. » (Thalheimer (L.), « Pourquoi des reliures surréalistes », in Bull. du bibliophile, 1979, I, pp. 41 à 53, avec reproduction de notre reliure).

Lucienne Thalheimer travailla non seulement pour Breton, mais aussi pour Georges Bataille, Benjamin Peret, le collectionneur Bomsel...

Breton, dans sa dédicace, évoque La Baule, lieu de villégiature où ils passèrent, lui, avec Aube presque bébé, les Masson et leurs enfants, Mabille, lui aussi avec ses enfants, et Lucienne l'été de la guerre qui s'annonçait.

La relieuse, dans l'article cité ci-dessus, rappelle ces moments : « Je me souviens encore de nos jeux, le portrait par analogie, le jeu des trois questions et des trois réponses et le "cadavre exquis". Au jeu des questions, André Breton me posa par écrit "Quel sera notre hiver ?". Je lus ma réponse : "Un biscuit dans les mains d'un enfant nu." Ce fut presque une prémonition. Un silence tomba, coupé par l'humour d'André Masson : "Pourquoi pas ?". "Nous ne voulons ni de leur paix ni de leur guerre" s'écria André Breton  [...]. Les soirées à La Baule sont restées pour moi inoubliables [...]. »

Provenances : Lucienne Thalheimer ; collection privée.

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