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FRENAUD (A.) - ESTÈVE (M.). C'est à valoir. [Alès, PAB], 1955, in-24, cahier souple en veau jaune, premier plat, bandeau gaufré de couleurs vives, serti de pièces de veau noir et gris gaufré « petit carreau », étiquette de titre bicolore, doublure de nubuck rouge, couverture jaune, chemise et étui (J. de Gonet, 1988).

ÉDITION ORIGINALE.

Première rencontre d'André Frénaud avec Pierre André Benoit.
C'est chez René Char que le poète André Frénaud (1907-1993) vit pour la première fois les éditions minuscules de PAB. Ces « livres à la limite », ainsi qu'il les appela, le séduisirent par le dialogue très particulier qu'ils permettent avec le poème. De 1955 à 1957, 11 publications - essentiellement des petits formats - naquirent de la collaboration entre les deux hommes. Puis vinrent Noël au chemin de fer, avec Miró (1959), Pour l'office des morts, avec Ubac (1961) et Éclats et fumées par la campagne, avec Viera da Silva (1972).
Leur amitié permit aussi à Pierre André Benoit d'élargir la palette de ses complicités artistiques : ainsi, Maurice Estève, Jean Bazaine, amis de Frénaud, illustrèrent ses poèmes, et Raoul Ubac collaborera dès lors à de nombreuses éditions.

L'une des seules participations de Maurice Estève à l'art du livre.
De tempérament réservé, Maurice Estève (1904-2001) se tint relativement à l'écart des commandes officielles et des collaborations, leur préférant l'intimité de son atelier. Seule l'amitié qui le lia dès 1939 à André Frénaud l'incita à donner ses deux uniques contributions à l'édition illustrée. Encore ne vint-il au livre, lui, le maître de la couleur et de la lithographie, que par le noir et de sévères camaïeus. En ce sens, le dessin de C'est à valoir préfigure les harmonies sombres des 7 eaux-fortes qu'Estève livrera pour Le Tombeau de mon père, en 1961.

Exemplaire offert à Michel Wittock par le poète, qui a repris de sa main l'incipit du texte pour accompagner son envoi :


c'est une bonne base,
c'est un très bon fondement

C'EST À VALOIR
À Michel Wittock
En amical hommage
    André


Par quelques rehauts de gouache rouge, bleue et verte, Maurice Estève a donné ici au rythme de son dessin imprimé en noir, un peu de l'éclat coloré caractéristique de sa palette.

Après Rose Adler, Georges Leroux et Pierre-Lucien Martin, Jean de Gonet (né en 1950) s'exerce ici à son tour à habiller les minuscules de Pierre André Benoit.

D'un tirage total à 104 exemplaires, celui-ci, imprimé sur vélin d'Arches, est numéroté et justifié au crayon par PAB.

Dimensions : 85 x 65 mm.

Provenance :  Bibliotheca Wittockiana.

Coron (A.), Le Fruit donné, éphémérides de Pierre André Benoit, BNF, 1989, pp. 33-34 ; Peyré (Y.), Peinture et poésie, Gallimard, 2001, pp. 86, 169 et 246 ; [...], Jean de Gonet, relieur. Bruxelles, Bibliotheca Wittockiana, 1989, n° 102.

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Illustrations

  • FRÉNAUD (A.) & ESTÈVE (M.).
  • FRÉNAUD (A.) & ESTÈVE (M.).