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LORIS (D.). Le Thresor des parterres de l'univers, contenant les figures et pourtraits des plus beaux compartimens, cabanes, & labyrinthes des jardinages, tant à l'allemande qu'à la francaise... À Genève, Étienne Gamonet, 1629, in-4° de 14 ff. sign. Q-3Q4, 4Q2 et 100 ff., sign. a-z4 et AA-BB4, vélin rigide, tranches lisses (reliure de l'époque).

ÉDITION ORIGINALE, rare.

Le Thresor des parterres, une volonté des ducs de Wurtemberg, comte de Montbéliard, enclave allemande de confession protestante et catholique.
En mécènes avisés, les Wurtemberg ont su attirer à la cour de Montbéliard des personnalités capables de développer l'art des jardins ; architectes et botanistes s'y retrouvèrent. Ainsi Heinrich Schickhardt (1558-1634) y exerça, 1598 à 1608, ses talents de  d'urbaniste, d'architecte, et de créateur de jardins, Jean Bauhin (1541-1612) quant à lui fut à l'origine en 1578 du jardin botanique...
Le Thresor, travail de compilation dédié par l'auteur au fils de son protecteur Louis-Frédéric (1586-1631), témoigne de cet engouement. Loris ne s'intéressa pas aux végétaux, ce travail ayant déjà été réalisé par les frères Bauhin avec l'Historia plantarum et le Pinax Theatri Botania ; il consacra son attention uniquement à l'ornementation des parcelles où ces derniers étaient cultivés.
Les travaux de Loris et Bauhin, relèvent de la même démarche, celle de réunir dans un même lieu, des merveilles rares et étranges, naturelles ou conçues par l'homme, volonté qui s'apparente à celle des Wunderkammer (« Chambre des Merveilles »). L'auteur le rappelle dans son épitre dédicatoire, les parterres sont autant de chambrettes destinées à recevoir les pièces d'une collection de végétaux et plantes.

L'un des premiers livres de modèles uniquement consacré aux « Parterres ».
Il est formé de 195 bois gravés, représentant 119 « parterres allemands » ou « parterres de carreaux rompus », 53 « compartiments » ornés d'entrelacs nommés « parterres français » - bien que les « couronnes » semblent inédites, la plupart sont proches des modèles de la Maison Rustique (1582-1583) de Charles Estiennes -, et 23 « labyrinthes » dont le tracé le plus utilisé est celui des dédales sans bifurcations, tracé hérité des pavements des églises médiévales.

Texte latin, français, allemand et anglais.

Exemplaire très pur, dans sa première reliure.
L'ouvrage passe pour être rare selon les oracles, il l'est encore plus quand on le rencontre ainsi conservé.
Quelques très légères rousseurs éparses, un peu plus prononcées au cahier Aa4.

Aucune marque d'appartenance.

Dimensions : 225 x 155 mm.

E. de Ganay, Bibliographie de l'Art des Jardins, 14 (Description erronée) ; Guilmard, Les Maîtres ornementalistes, I, p. 48 (Description erronée) ; Catalogue Berlin, II, 3440 (Collation erronée) ; Hunt, Catalogue of Botanical Books, I, 214 ; Foulc, Catalogue de livres d'architecture et de décoration, n° 132 (Pour un exemplaire en vélin moderne) ; Brunet, Supplément, T. I, Col. 888 (Description erronée) ; Moser-Teyssot, Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, pp. 82-83 ; M. Constans, Jardinier à Paris au temps des rois, p. 265 ; Laurent Paya, Artopos, École Nationale Supérieure d'Architecture, Thresor des Parterres, 2006-Artopos, Scénographie des jardins de « plantes et arbres curieux », 1537-1631.

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Illustrations

  • LORIS (D.).
  • LORIS (D.).
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