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PACADIS (A.). Un jeune homme chic. Paris, Le Sagittaire, 1978, in-8°, broché, couverture illustrée d'éditeur.

3 800 €

ÉDITION ORIGINALE de ce livre emblématique des « années Palace ».
Il n'en a pas été tiré de grand papier.

« Le journal de 1977, le journal de l'année punk. »
Héritier du mouvement hippie, Alain Pacadis (1949-1986) commença sa courte carrière au début des années 1970. Très tôt intéressé par la musique et par l'art, et plus particulièrement par la scène new-yorkaise, il rencontra Andy Warhol. Il écrit alors ses premiers articles dans lesquels il fait découvrir aux lecteurs français des artistes de la scène musicale internationale encore méconnus, tels David Bowie ou Lou Reed. Il tient ensuite, à partir de 1975, une chronique dans Libération, « White Flash », qui lui apporte rapidement la notoriété et fait de lui le chroniqueur attitré de la culture Underground. Parmi les premiers à souligner l'importance du mouvement punk, né l'année suivante, il en devient l'un des spécialistes français. Il multiplie les articles, dans lesquels il se dévoile de plus en plus, n'hésitant pas à montrer de lui l'image d'un jeune homme à la sexualité dissolue, alcoolique, usant de drogues en tout genre... Son passage à l'émission Apostrophes, en 1978, à l'occasion de la parution d'Un jeune homme chic - compilation de textes et d'extraits de son agenda - le fait découvrir à un plus large public. Cette même année, le Palace ouvre ses portes, qui va devenir le temple des nuits parisiennes et le second domicile de « Paca ». Jusqu'à sa mort brutale et mystérieuse en 1986, il y traînera son mal de vivre et, d'excès en excès, son image de dandy décadent.

Le portrait de couverture est de Pierre Commoy, le photographe du duo d'artistes Pierre & Gilles.
Paca a revêtu pour l'occasion le smoking de la vie mondaine, prêté par François Baudot, nœud pap et œillet à la boutonnière. Seul détail punk : l'épingle à nourrice fichée au revers de sa veste.

Précieux exemplaire offert par l'auteur à son éditeur, Raphaël Sorin, accompagné de cet envoi sonore, tracé au feutre rouge :

Pour Raphaël Sorin

PUNK

Pacadis

Entre les mots Sorin et punk, Pacadis a placé un petit dessin.


De Pacadis à Houellebecq, Raphaël Sorin, un éditeur hors des clous.
Après avoir travaillé au Seuil puis à Champ libre, en 1976, avec Gérard Guégan, Alain Le Saux et Annie Lebrun (que remplacera bientôt Olivier Cohen), Raphaël Sorin (né en 1942) reprend Le Sagittaire, le fameux éditeur des avant-gardes et des surréalistes dans l'entre-deux-guerres. Guégan et lui s'intéressent vite au punk, dont ils goûtent l'esprit dada. Quelques auteurs parent rapidement le catalogue des couleurs de ce mouvement sans définition ; parmi eux : Charles Bukowski, et les journalistes « rock » Patrick Eudeline et Alain Pacadis. C'est Olivier Cohen qui a présenté Pacadis à Sorin. Il a d'abord été question d'un livre avec le collectif d'artistes Bazooka, mais rien n'est venu. Pacadis propose alors un livre solo et, « comme toujours partisan du moindre effort, [il] pense à une compilation de ses articles ». Finalement Sorin l'incite à greffer ses articles sur les notes quotidiennes de son agenda. Paca écrit par à-coups, dans le maelstrom de ses découragements et de son ivresse. Sorin passe le voir chez lui, rue de Charonne, et repart avec ou sans nouveaux feuillets. Sorin tient aussi le rôle d'attaché de presse. Il s'y montre efficace : en avril, à l'occasion d'une émission consacrée à la jeunesse, Paca est sur le plateau d'Apostrophes. Pantalon de cuir, chemise dézippée, lunettes noires et badge des Sex Pistols, cultivant avec talent la provoc et le contrepied, il explique à la France moyenne ce que punk veut dire, avant d'inviter tout le monde, téléspectateurs compris, à le rejoindre au Palace, nouveau temple de la nuit lorsqu'elle est blanche.
Le nom de Raphaël Sorin, accompagné de celui de Gérard Guégan, figure dans la très longue liste des remerciements du livre, encadré de ceux de Paco Rabanne et d'Andy Warhol.


Les exemplaires avec envoi sont rares ; celui-ci est à l'état de neuf.
Il est préservé dans une chemise-étui à dos de box noir de Devauchelle.

Dimensions : 211 x 120 mm.

Bernier (A.) - Buot (Fr.), Alain Pacadis, itinéraire d'un dandy punk, Éditions Le Mot et le Reste, 2018, passim.

 

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Illustrations

  • PACADIS (A.). Un jeune homme chic (Sorin)
  • PACADIS (A.). Un jeune homme chic (Sorin)
  • PACADIS (A.). Un jeune homme chic (Sorin)