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SIGNAC (P.). D'Eugène Delacroix au néo-impressionisme. Paris, Editions de la Revue blanche, 1899, in-8, demi-maroquin rouge, plats de plastique transparent, titre en long, couverture et dos conservés (reliure moderne).

Édition originale, rarissime.

Manifeste capital de l'esthétique naissante, dédié par Signac à son grand ami Georges Seurat, D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme parut d'abord dans les livraisons de mai, juin et juillet 1898 de la Revue blanche des frères Natanson, avant d'être repris en volume l'année suivante aux Éditions de la Revue blanche.

Ce manifeste aura, au tournant du siècle, « la plus grande influence sur l'évolution de la peinture européenne » (Bourrelier), de Matisse à Kandinsky. Issu de la désintégration de l'impressionnisme pratiqué par la génération précédente, l'« impressionnisme scientifique » (Pissarro) - celui du pointillisme à la Seurat d'abord, mais qui s'avérera ensuite porteur de nombreuses conceptions nouvelles - y est théorisé par Signac dans la droite ligne de la pensée de Delacroix, selon laquelle « l'art du coloriste tient évidemment par certains côtés aux mathématiques et à la musique ».

Envoi autographe signé à Henri-Laurent Jaudin :


à mon ami Jaudin
cordialement
P. Signac.


Peintre de paysages surtout, Henri-Laurent Jaudin (1851-1929) avait rejoint dès sa création en 1884 la Société des artistes indépendants, fondée par Signac et Seurat, et exposé avec eux au premier Salon des Indépendants, organisé dans le Pavillon de la ville de Paris.

Or cette période allant de 1884 à 1899 - parcourue comme d'un saut par cet envoi de Signac à un disciple de la première heure - est fondamentale pour la modernité artistique. Car le premier néo-impressionnisme qui vit le jour dans les années 1884-1891, autour du pointillisme de Seurat, fut relayé à l'orée du XXe siècle par une seconde vague dont Signac, par son œuvre picturale et théorique, fut l'initiateur. Et si le néo-impressionnisme prôné dans ce manifeste n'a constitué, en tant que mouvement artistique, qu'une période transitoire de l'histoire de la peinture, son influence a été essentielle pour l'évolution de l'art.

Couverture dessinée par Théo Van Rysselberghe, l'un des principaux représentants du pointillisme en Belgique.

Dimensions : 211 x 157 mm.

Bel exemplaire, malgré de petits manques de papier au dos de la couverture. Comme toujours, le papier, de petite qualité, a légèrement bruni. Accolades marginales au crayon.

Signac (P.) [F. Cachin (éd.)], D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme (Hermann, 1978) ; Bernier (G.), La Revue blanche, ses amis, ses artistes (1991), pp. 174-175 ; Bourrelier (P. H.), La Revue blanche, une génération dans l'engagement (2007), p. 541 ; Lobstein (D.), Dictionnaire des Indépendants (2003).

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  • SIGNAC (P.).
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